Le Monde - 9 mai 2017

Migrants : le réseau d’hébergement citoyen s’étoffe

Faute de places dans les centres, individuels et associatifs accueillent chez eux réfugiés ou demandeurs d’asile.

C’est la 31e opération officielle de mise à l’abri à Paris depuis juin 2015. Près d’un millier d’Africains et d’Afghans, qui s’entassaient en contrebas du périphérique ou sur les boulevards des Maréchaux du 18e arrondissement, ont été hébergés ce 9 mai. Ils campaient depuis des semaines devant le centre humanitaire de Paris, faute de pouvoir y entrer.

Côté pile, le quinquennat de François Hollande se termine sur cette image d’impuissance à offrir un toit à ceux qui veulent demander l’asile et, côté face, il se referme sur un sursaut associatif. « L’Etat n’accueille pas suffisamment et nous voulons proposer mieux qu’un sac de couchage sur les trottoirs de Paris ou d’ailleurs. Aussi désormais, nous allons demander aux Français d’ouvrir leur maison », annonçait mercredi 3 mai, Valérie Le Bloa, cofondatrice d’Utopia 56. Présente en Ile-de-France, dans le Nord, le Pas-de-Calais et en Bretagne, son association vient de rejoindre le réseau des hébergeurs officieux.

Une de plus sur la carte de France des « 1 000 initiatives citoyennes de solidarité avec les migrants » où plus de 200 associations ou collectifs proposent déjà un peu d’hospitalité aux migrants qui arrivent chaque jour en France. Elles se répartissent partout sur le territoire – 13 en Pays de la Loire, 27 en Ile-de-France, 38 en Rhône-Alpes, 10 dans le Grand-Est – et il n’y en a pas deux qui se ressemblent.

De la capacité d’accueil, qui va d’une ou deux personnes isolées à plusieurs dizaines ; à la formule qu’elles proposent, soit un canapé offert quelques nuits en dépannage ou un logement pérenne, chaque initiative est unique. En revanche, la démarche, elle, est commune à ce réseau qui veut désormais sortir de l’anonymat, « rendre visible cette solidarité », montrer qu’« une autre France existe, accueillante et mobilisée aux côtés des migrants », rappelle le site Sursaut citoyen à l’origine de la carte collaborative.

Maryline Baumard, Le Monde, 9 mai 2017 : http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/05/09/migrants-le-reseau-d-hebergement-citoyen-s-etoffe_5124741_1654200.html

Pour toute demande d’information, d’interview et de contact au sein du Sursaut Citoyen, veuillez nous écrire à l’adresse suivante : contact@sursaut-citoyen.org